« Pour moi, le sujet c’est l’homme, ce n’est pas l’objet » Charlotte Perriand
La Fondation Louis Vuitton vient de rendre hommage à Charlotte Perriand le temps d’une exposition à l’occasion du vingtième anniversaire de sa disparition. C’est l’occasion pour BEI de revenir sur le parcours de cette femme intrépide et moderne, artiste majeure du 20e siècle, qui a marqué par ses créations visionnaires l’histoire du design.
Un parcours :
Charlotte Perriand, née en 1903 à Paris, a étudié à l’École de l’Union Centrale des Arts Décoratifs de Paris entre 1920 et 1925.
Elle décide ensuite d’ouvrir sa propre société de design d’intérieur qu’elle dirigera pendant 10 ans en tant qu’architecte et designer.
Elle se démarque très vite par ses créations visionnaires et nomades, sa capacité à casser les codes. Résolument moderne elle a révolutionné l’architecture d’intérieur en rejetant le style art déco de l’époque pour proposer des meubles inspirés de l’univers industriel.
Ayant grandie à la campagne et à la montagne, la nature sera aussi une puissante source d’inspiration pour elle.
« L’art est dans tout : dans un geste, un vase, une casserole, un verre, une sculpture, un bijou, une manière d’être », disait-elle.
L’art est dans tout :
Elle invente un style épuré permettant à l’esprit de se libérer, un véritable « art d’habiter » selon ses mots qui favorise les liens sociaux et le confort. Sa vision est encore au coeur de notre style de vie contemporain.
C’est à seulement 24 ans qu’elle devient associée à l’atelier de Le Corbusier et Pierre Jeanneret.
Elle est acclamée par la critique pour son Bar sous le toit exposé au Salon d’Automne de 1927, puis à l’Exposition universelle de 1935 de Bruxelles pour « La Maison du jeune homme », projet de logement d’étudiant conçu en 1935, totalement innovant pour l’époque.
La Maison du jeune homme est une villa qui intègre tous les arts, aussi bien décoratifs que visuels.
L’influence du Japon :
Dans les années 1940, son style sera fortement influencé par un long séjour au Japon.
Elle y a notamment été conseillère pour l’art industriel japonais. L’architecture japonaise oscillant entre tradition et modernité, les matériaux utilisés, bois, paille ou papier vont enrichir et compléter sa vision de l’habitat.
Enfin, dans les années 60 alors que les sports d’hiver se démocratisent, elle imagine la station de ski parfaite aux Arcs, avec des terrasses surélevées, des cuisines ouvertes et même l’absence de voitures dans la station.
Décédée le 27 octobre 1999 à Paris, Charlotte Perriand repose au couvent Sainte-Marie de La Tourette, construit par Le Corbusier.